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Le fort de Vaujours construit entre 1876 et 1882 sur le système Séré de Rivières dans le cadre de la défense de Paris, abrita le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) jusqu'en 1997.
Voici son histoire depuis sa construction :
SOURCES : http://association.a3p.free.fr/francais/lettre.htm
et photos personnelles.
Pour beaucoup de personnes habitant dans l’est parisien, le Centre de Vaujours, c’est «là-haut». Un endroit bien mystérieux, où pendant plus de 40 ans, des explosions ont ponctué la vie quotidienne. Aujourd’hui, tout est calme; les grilles sont closes, la nature repart à l’assaut des grillages et l’herbe a déjà perforé le revêtement des routes.
Pourtant, depuis plus de cent ans, le Fort est là, dominant la grande plaine du nord-est de Paris.
Sa petite histoire débute le 17 septembre 1870:
les Prussiens arrivent à Vaujours. Ils en repartiront, un an après, le 24 septembre 1871. Suite à la déroute et à la perte des provinces de l’est, le Gouvernement décide de renforcer la défense de Paris et de créer une ligne de Forts, nord-est, sud.
Le 27 mars 1874, le projet de loi autorisant la construction d’une ceinture de forts autour de Paris est adopté par 386 voix sur 570 votants.
Les ouvrages suivants sont prévus :
Cormeilles, Montlignon, Domont, Stains, Saint Jamme, Marly, Saint Cyr, Haut-Buc, Villeras, Chatillon, Palaiseau , Villeneuve-Saint-Georges, Vaujours et la Tête de pont de la Marne, reliée par une série d’ouvrages à Vaujours et Villeneuve Saint Georges.
Si les dates relevées sur le fronton de la porte du Fort Central sont 1874-1879, il s’avère que la date de réalisation effective serait plutot 1876-1882.
Mais qu’est-ce que le Fort ?
Je donnerai simplement la description qu’en fait Marcel HERVE dans son ouvrage publié en 1984:("le fort de vaujours") «C’est selon les uns une construction en murs épais entourée d’un fossé rempli d’eau, selon d’autres une construction que l’on distingue mal et qui parait avoir une forme bizarre un peu comme une étoile entourée de fossés garnis de murs, enfin, pour d’autres encore, c’est un énorme tas de béton enfoui dans le sol et dont on ne voit pratiquement rien.
Le fort de Vaujours n’est rien de tout cela, ou mieux, un peu de tout cela à la fois.»
Situé à 125 mètres d’altitude sur la crête au dessus de Vaujours, dans le bois d’Eguisy, c’est un complexe comprenant un ouvrage central massif : le Fort Central, flanqué au nord et au sud de deux batteries auxquelles il est relié par deux courtines.
Je cite là encore Marcel HERVE:
«Pour accroitre la puissance de feu de l’ouvrage sans donner à celui-ci des dimensions trop importantes et pour réduire les angles morts que la configuration du terrain ne permettait pas d’éviter, le fort principal était flanqué, à très petites distances, de batteries annexes plus particulièrement destinées à battre l’une la plaine Nord et l’autre la vallée de la Marne.»
L’ensemble est inscrit dans un rectangle de 860 X360 mètres,
le Fort Central fait 340 X 260 mètres. Chaque batterie est un quadrilatère d’environ 80 mètres de côté.
L’armement du fort comprend une tourelle cuirassée du modèle mis au point par le commandant MOUGIN en 1876. Elle pèse 150 tonnes et est épaisse de 20 cm. Deux canons de 155 portant à 7500 mètres balayent sur 180° (de Vaires/Marne aux abords de Tremblay en France).
Les autres armes du fort sont des canons de 155, de 120, de 90, et des canons-révolvers Hotchkiss de 40.
Pour «nourrir» tout cela, on a stocké environ 200 tonnes de poudre.
Enfin, le tout est servi par une garnison de 800 à 900 hommes.
Batterie sud
la nature y a repris ses droits... Mais depuis l'été 2011, la Nature y est contrôlée par le travail de l'EDV sur l'emprise de la batterie Sud. (voir fil sur l'ouvrage dans la même section)
Entrée Nord, une magnifique grille en fer forgé sans doute d'époque CEA l'ornait mais elle a été ferraillée il y a quelques mois. La chaufferie Sud, d'époque CEA, se trouve, ainsi que le chateau d'eau, à proximité de cette entrée.
Le fossé et les caponnières, les casemates à canons, à des saisons différentes. Les fossés diamant (à confirmer !) sont en eau et débordent sur le fossé depuis que les pompes de relevages sont HS. Le niveau monte à l'automne et le fossé est condamné pendant plusieurs mois;
gelées et neige donnent à l'endroit une beauté inattendue...
l.
_________________ "Et si le bobo enrichi était plus nocif que l'uranium appauvri ?"
Dernière édition par L'Isa le Jeu 18 Oct 2012 - 08:36; édité 17 fois |
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